Les ex-votos

 

L’histoire des plus de 37.000 ex-votos

DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME DES VICTOIRES

Quiconque pénètre dans le sanctuaire de Notre-Dame des Victoires est obligé de remarquer les innombrables ex-votos (du latin « merci », « reconnaissance ») qui en recouvrent les murs depuis l’entrée jusqu’à la sacristie, dans les confessionnaux et les chapelles latérales.  À ce jour, on en compte 37 212 et le dernier date du 5 juillet 2021. 

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« Pour la guérison d’une mère de famille, reconnaissance à Marie.

2006″

Comment sont-ils là et que veulent-ils exprimer ?

En 1836, le père Desgenettes consacre sa paroisse au Cœur Immaculé de Marie. Suite à cette consécration, des pèlerins du monde entier affluent pour recommander leurs intentions à la Sainte Vierge.

Des grâces sans nombre ont été demandées depuis près de 2 siècles et beaucoup de ceux qui les ont obtenues viennent à la Notre-Dame des Victoires et commandent un ex-voto qui perpétue leur reconnaissance en publiant la grâce qu’ils ont reçue.

À la mort du père Desgenettes en 1860, il y en avait 1750 ; en 1874, on en dénombre 7 500 et en 1880 la barre des 10 000 est franchie.

Le format des plaques des marbre est très variable. Le texte gravé va du simple « Merci » à un très long texte qui indique la grâce obtenue.

Les ex-votos peuvent être classés en différentes catégories :
– Les guérisons
– Les protections
– Les conversions
– Les vocations
– Les naissances…

Parfois, l’inscription est un cri de foi, une louange à la gloire de la Sainte Vierge, pour exalter sa Sainteté, sa Miséricorde.

Quelques ex-votos sont également adressés à saint Joseph et à sainte Thérèse.

La plupart des ex-votos sont écrits en français mais on en trouve un certain nombre écrits en latin, anglais, allemand, italien, espagnol, portugais, hongrois… et même vietnamien !

Beaucoup de ces marbres viennent de particuliers mais on en trouve qui sont offerts par des familles, paroisses, communautés religieuses, villes, associations, unités militaires…

Certaines de ces plaques de marbre rappellent le souvenir de personnages illustres venus ou non dans la basilique

Un des plus anciens ex-votos date de 1837 et concerne la conversion de l’Angleterre ; il y est fait mémoire du Révérend G. Spencer converti au catholicisme et devenu religieux chez les Passionnistes.

Sur le mur à droite de l’autel, un ex-voto met à l’honneur la visite de saint Jean Bosco en 1883.

Sur le même mur, se trouve un ex-voto américain de la famille Roosevelt en mémoire de Quentin Roosevelt, fils du président Theodore Roosevelt, tombé au champ d’honneur en France en 1918 et Francklin Rooselvert Jr qui participa au Débarquement en 1944.

À droite de la statue de la Vierge, vous pouvez retrouver l’ex-voto d’Edmond Michelet, grand résistant français déporté et ministre du général De Gaulle.

Dans le chœur, à gauche de l’autel, se trouve un immense ex-voto de Pologne posé en 1855. Dans le cœur au centre du marbre, se trouve de la terre de Pologne, du pain, de la monnaie, une croix militaire et des bijoux.

En face, se situe l’ex-voto de la paroisse Saint-Laurent de Paris qui témoigne de sa gratitude envers Notre-Dame des Victoires pour avoir été épargnée lors des tragiques événements de la Commune.

À l’entrée du chœur, se trouve un ex-voto rappelant la visite de sainte Thérèse de Lisieux le 4 novembre 1887.

En 1903, le sauveur de la statue de la Vierge Marie pendant les exactions de la Commune, Jacques Libman, fait placer un ex-voto en souvenir de ce sauvetage miraculeux de 1871. Celui-ci a été placé aux pieds de la statue sauvegardée à l’occasion du 150e anniversaire de l’événement.

On trouve aussi des médailles et décorations militaires, des bijoux…

Les lampes placées au-dessus de la chapelle de la Vierge sont aussi des ex-votos ! La plus imposante vient d’ailleurs de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Son prénom est gravé dessus et la date de ce don : 1859.

Les tableaux de la vie de saint Augustin situés dans le chœur sont aussi des ex-votos du roi Louis XV en reconnaissance à Marie pour les grâces obtenus par son intercession par ses royaux prédécesseurs.

Tout comme le vitrail au-dessus du maître-autel, ex-voto du duc de la Rochefoucauld. Alors qu’il était gravement malade, sa femme commence une neuvaine et fait le vœu de faire un don de 10 000 francs si Notre-Dame des Victoires lui accordait la guérison de son mari. Au 7e jour de la neuvaine, elle vient voir le père Desgenettes et lui dit : « Mon mari est de plus en plus malade. Il m’est venu à l’idée que Dieu demande de moi un sacrifice. Je suis résolue à m’offrir moi-même pour sauver mon mari. » Le soir du dernier jour de la neuvaine, le duc recouvre la santé. Mais quelques jours plus tard la duchesse tombe à son tour malade en soignant leur fils atteint de diphtérie. Malgré leurs prières, la mère et l’enfant meurent. Mais le duc de la Rochefoucauld honore le vœu de son épouse et remet au père Desgenettes la somme promise. Avec cet argent, le curé de Notre-Dame des Victoires commande le vitrail que vous voyez. La femme en pleurs auprès de la croix est la duchesse. À ses côtés, vous apercevez l’ange gardien de l’enfant qui emporte son âme au Paradis.